La nycturie et le trouble dépressif majeur

Dr Roger S. McIntyre, M.D., FRCP(C), professeur titulaire, psychiatrie adulte et systèmes de santé, UHN - Toronto Western Hospital, Toronto (Ont.)

Résumé
Les recherches ont montré que la nycturie et le trouble dépressif majeur sont souvent corrélés. Une anamnèse exhaustive et un examen physique sont donc nécessaires lorsque les patients manifestent des symptômes qui pourraient être associés à une nycturie. Il est rare que les patients consultent uniquement pour le traitement de la nycturie. Le clinicien doit donc poser des questions directes au patient et faire appel à un calendrier mictionnel pour déterminer si des maladies ou des troubles sous-jacents sont présents. Les cliniciens doivent également garder à l’esprit que des patients atteints d’un trouble dépressif majeur peuvent souffrir de nycturie, puisque les taux de nycturie sont considérablement plus élevés dans cette population. Des modifications du comportement peuvent se révéler insuffisantes à elles seules pour améliorer la nycturie lorsque des symptômes cliniques de dépression sont également présents. Les traitements pharmacologiques peuvent soulager les symptômes lorsque la nycturie et un trouble dépressif majeur coexistent.
Mots clés : Nycturie, trouble dépressif majeur, anxiété, lithium, ISRS, calendrier mictionnel, hygiène du sommeil, desmopressine.

Introduction
L'International Continence Society (ICS) définit la nycturie comme le fait de se réveiller au moins une fois par nuit pour uriner, quel que soit le degré de gêne du patient1; il est généralement reconnu que la nycturie affecte la qualité de vie des patients qui mentionnent se lever au moins deux fois par nuit2. Il est couramment admis que de nombreux cas de nycturie n'ont pas été mentionnés par les patients par le passé et que ce trouble doit donc faire l'objet d'une attention clinique particulière3. La nycturie touche plus fréquemment les patients âgés; ces derniers ignorent souvent ce trouble, considérant qu'il fait partie du processus normal du vieillissement. Il est donc important que les cliniciens recherchent une nycturie en posant des questions ciblées au patient, notamment en lui demandant s'il doit se lever la nuit pour uriner4.

La nycturie peut résulter de plusieurs troubles ou maladies, et elle est associée aux symptômes suivants :

– Miction de faible volume
– Augmentation de la diurèse nocturne (polyurie nocturne)
– Troubles du sommeil5

Étiologie
La nycturie est associée à un grand nombre de troubles et de maladies plutôt qu'à une cause bien précise. La nycturie est un symptôme et non un trouble en tant que tel; elle peut être associée aux troubles suivants :

– Troubles psychiatriques (trouble dépressif majeur, anxiété)
– Insomnie
– Apnée obstructive du sommeil (AOS)
– Narcolepsie
– Insuffisance cardiaque
– Troubles endocriniens
– Maladie de Parkinson
– Broncho-pneumopathie chronique obstructive
– Démence
– Épilepsie
– Insuffisance hépatique
– Diabète sucré ou insipide
– Vieillissement vésical
– Consommation liquidienne excessive en soirée
– Consommation d'alcool
– Médicaments3

Disclaimer: 
Cet article a été rédigé pour faire partie de la ressource de FMC en ligne sur les DERNIÈRES NOUVEAUTÉS EN MATIÈRE DE DIAGNOSTIC ET DE TRAITEMENT DE LA NYCTURIE. La ressource de FMC en ligne sur les DERNIÈRES NOUVEAUTÉS EN MATIÈRE DE DIAGNOSTIC ET DE TRAITEMENT DE LA NYCTURIE a pu être élaborée grâce à une subvention pédagogique de Ferring Inc.