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La maladie chronique et le vieillissement: application du modèle de la maladie chronique aux personnes âgées -- Clarfield


Séance de discussion : La maladie chronique et le vieillissement : application du modèle de la maladie chronique aux personnes âgées

Conférenciers : Dr Wagner et Dr Clarfield

Président de la séance : Renaldo Battista, M.D., M.Sc., ScD., FRCPC, Professeur, Département d’administration de la santé, Faculté de médecine, Université de Montréal (DASUM).

Le Dr Battista a présidé cette séance centrée sur les façons de modifier le modèle de prestation des soins aux malades chroniques ainsi que sur la possibilité d’offrir des soins préventifs aux patients plus âgés caractérisés par une santé fragile. Il a relevé que les orateurs, les Drs Wagner et Clarfield, ont offert des points de vue différents mais pragmatiques.

Les membres de l’auditoire ont fait part de façon soutenue de leur préoccupation face aux conséquences de modifier la surveillance des patients bénéficiant de soins pour des maladies chroniques. Le Dr Clarfield a rappelé l’appel lancé par les Drs Wagner et Kane concernant le remplacement des visites de suivi orga-nisées par des visites motivées par une modification de l’état de santé du patient ou par des indices de maladie. L’auditoire a donc demandé qu’on lui fournisse des exemples sur la façon d’opérer des équipes et des systèmes s’appuyant sur ce modèle.

Le Dr Wagner a répondu que ce système donne de bons résultats lorsque sa mise en œuvre s’appuie sur l’utilisation d’un registre électronique des patients permettant de faire le suivi de leur état de santé et comprenant les dates des épisodes de maladie les plus importants. Les médecins peuvent, par exemple, avoir accès à la base de données afin de contrôler les personnes qui, parmi leurs patients souffrant de diabète, n’ont pas assisté à une visite de suivi au cours des trois derniers mois. On a rappelé que ce type de surveillance est déployé dans le cadre d’un modèle proactif de soins et d’interaction planifiée fondé sur un partenariat entre le patient et son médecin.

L’interaction médecin-patient prend fin seulement après une discussion de suivi, qui peut se dérouler par l’intermédiaire de moyens électroniques au lieu d’une visite en personne. Le registre facilite la collecte de données et l’accès à l’information importante, notamment les dates des événements marquants. Le Dr Wagner a indiqué qu’un bon registre permet de fournir des soins de façon proactive. Le suivi systématique entraîne des visites lorsque nécessaire selon l’état de santé du patient et organise l’information essentielle pour qu’elle puisse être consultée au moment opportun.

Certaines personnes ont manifesté leur préoccupation face aux événements ayant une incidence psychologique et sociale et qui affectent les marqueurs de la santé. L’isolement et le deuil, notamment, ont un effet sur le déclin de la santé. Le Dr Clarfield a convenu que ces événements ont une influence sur la santé tout en rappelant qu’il est difficile de traiter ces problèmes avec des médicaments ou d’y remédier de façon objective. Il a donc argumenté en faveur de l’intervention de la santé publique dans ce domaine. Il a suggéré que les nombreuses communautés de soutien aux aînés mises sur pied en Israël pourraient servir de modèle. Celles-ci visent à contrer l’isolement et ses conséquences. Il s’est prononcé contre la tentation de médicaliser les problèmes sociaux.

Ceci a attiré l’attention des participants et des panélistes sur la possibilité que le modèle de gestion des maladies chroniques occulte l’individu.
Le Dr Wagner a indiqué que cette possibilité est une conséquence de la structure de la recherche et des données reliées aux maladies chroniques et au modèle des maladies chroniques. Les individus souffrant de maladie chronique sont identifiés et étiquetés de cette façon, ce qui mène à des imprécisions théoriques et pratiques quant à la manière de s’adresser à une personne souffrant de diabète face à la gestion du diabète en soi. Ceci peut aussi être une conséquence de l’ampleur du problème, a-t-il précisé. En effet, 25 pour cent des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent d’au moins quatre problèmes de santé chroniques. L’amélioration de la gestion de la multimorbidité est essentielle. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en œuvre une approche personnalisée, ce qui peut atténuer les forces qui contribueraient à considérer les patients par le seul filtre de leur état de santé. Il a noté que la recherche centrée sur les patients caractérisés par plusieurs marqueurs de la santé, tels que la cardiopathie et la dépression, en est à ses débuts

On a demandé aux orateurs d’aborder ce sujet plus en détails car les hôpitaux traitent de plus en plus d’individus souffrant de plusieurs maladies et d’une détérioration non spécifique. Ainsi, de quelle façon pourrait-on envisager le modèle de prestation des soins aux malades chroniques au sein des hôpitaux ?

Le Dr Wagner a indiqué que les hôpitaux pour enfants devraient servir de modèle puisqu’ils intègrent mieux les différents rôles des praticiens spécialisés dans plusieurs domaines et utilisent une approche systématique. Ces hôpitaux ont obtenu du succès dans le traitement des enfants caractérisés par des problèmes environnementaux et génétiques complexes, a-t-il précisé.

Il a ensuite donné plus de détails sur la possibilité d’établir des liens plus étroits entre la santé publique et le modèle de soins pour les malades chroniques, et ce, en se fondant sur sa propre expérience et l’expérience de ses collègues du Center for Disease Control et des ministères de la Santé. Ils ont en effet mis en œuvre le modèle de soins pour les malades chroniques ainsi que des initiatives d’amélioration de la qualité. Ils ont eu l’occasion d’observer les avantages associés au soutien de la santé publique dans le développement de systèmes de soins multiniveaux. La santé publique peut jouer un rôle de premier plan dans le développement de ressources communautaires pour la prestation de soins, notamment en ce qui a trait au soutien des pairs et aux programmes d’exercice. La santé publique peut aussi faciliter le développement de technologies de l’information.

En dernier lieu, la question de la formation médicale a attiré l’attention des orateurs. Les panélistes ont convenu que si la formation dans le domaine médical soutient le système traditionnel de prestation des soins et donne des exemples de sa mise en œuvre, les stagiaires n’appuieront pas les soins primaires. Les Drs Wagner et Clarfield ont également affirmé que si des systèmes de prestation des soins efficaces sont créés, les stagiaires les appuieront.